INITIATIVE FRANÇAISE POUR LES RÉCIFS CORALLIENS

Surveiller et alerter

LES RÉSEAUX DE SURVEILLANCE
DES MANGROVES

Contexte

La mangrove est un écosystème remarquable, entre terre et mer, qui fournit de nombreux services (purification de l’eau, nurseries de poissons, habitat important pour les oiseaux et crabes, stockage de carbone et protection des côtes contre la houle et l’érosion). Très mal considérée, elle est souvent dégradée.

En outre-mer, on compte 88 096 ha de mangrove (données 2022) la Guyane et la Nouvelle-Calédonie, représentant près de 90 % de cette surface, et l’on dénombre une trentaine d’espèces. Le Conservatoire du Littoral détient aujourd’hui la quasi-totalité des mangroves de Saint-Martin, Guadeloupe, Martinique et Mayotte et près de la moitié des mangroves de Guyane (où les enjeux sont différents).

Le Réseau d’Observation et d’Aide à la Gestion des Mangroves (ROM) est l’un des trois réseaux de suivi de l’Initiative française pour les Récifs Coralliens (IFRECOR). Crée en 2011 suite à la parution du premier état des lieux sur les mangroves des outre-mer (Roussel et al. 2010 ), son animation a été confiée au Pôle-relais zones humides tropicales (PRZHT), une initiative nationale d’abord pilotée par le Conservatoire du Littoral, puis à partir de 2017 par le Comité français de l’UICN en partenariat avec le Conservatoire. Si la première phase du réseau a été celle de l’acquisition de données essentielles au ROM et notamment la mise en place d’une méthodologie pour réaliser une cartographie harmonisée des mangroves (qui a fait l’objet d’une thèse en 2013-2016), la seconde phase a été celle de l’opérationnalisation du réseau : identification de référents pour chaque territoire, mise en réseau et réunions, formations, charte graphique, renseignement des indicateurs surfaciques… Les objectifs opérationnels du réseau ont été définis ainsi : (i) Suivre pour détecter toute perturbation ; (ii) Aider les gestionnaires à bien gérer, et (iii) Restituer les résultats pour soutenir l’action.

Objectifs

Renforcer le Réseau d’Observation et d’Aide à la Gestion des Mangroves (ROM)et son animation pour en faire un réseau vivant, actif, dynamique et évolutif.

Les actions prévues sur 2020-2025

  • Coordination et animation quotidienne du réseau
  • Suivi et gestion des observations réalisées dans le cadre de l’outil digital ROM et transmission aux autorités de gestion concernées
  • Diffusion des bonnes pratiques de gestion
  • Maintenance et amélioration continue de l’outil digital ROM
  • Mise en place des partenariats avec des institutions sur chaque territoire
  • Identification d’indicateurs de pression ou d’état de santé qui pourraient faire l’objet d’un suivi national, notamment autour de possibles espèces indicatrices de bonne santé aux Antilles et à Mayotte
  • Mise à jour des indicateurs nationaux pour chaque territoire
  • Mise à jour de la cartographie harmonisée des mangroves des outremer (2025)
  • Production des éléments de synthèse sur l’état de santé des mangroves pour le bilan IFRECOR (2025)
  • Communication des actions du ROM

Virginie TSILIBARIS

(Comité Français de l’UICN ; Pôle-relai  Réseau d’Observation et d’aide à la gestion des Mangroves (ROM))

https://rom.pole-tropical.org/home

Activités

Mise à jour de la cartographie harmonisée des mangroves des outremer (2025)

Publication de la mise à jour de la cartographie harmonisée de mangroves des outre-mer, avec mise à disposition gratuite des couches SIG et kml (2025)

Principaux résultats

Mise en ligne des résultats de l'étude sur l’évolution dans le temps des surfaces des mangroves

Vasière des Badamiers (Mayotte ; @ L. Hurel)
  • Guadeloupe : la surface des mangroves a augmenté de 18.8 %, ce qui ne doit pas masquer les destructions qui ont eu lieu dans certains endroits, notamment dans la zone de Jarry où 57 % des surfaces de mangroves ont été détruites. L’étude montre également une perte de 14.1% des surfaces des forêts marécageuses et 40.2% des marais saumâtres.
  • Saint-Martin et Saint-Barthélemy : les mangroves ont perdu respectivement 40 % et 65 % de leur superficie en raison de l’artificialisation du littoral, due à l’urbanisation galopante.
  • Wallis et Futuna : la surface des mangroves a augmenté de 18.1 % depuis 2004 : protection renforcée par le droit coutumier et  projet de restauration du Service Territorial de l’Environnement (STE) en 2017-2018.
  • Polynésie française : Rhizophora stylosa, une espèce de palétuvier introduite dans les années 1930 à Moorea présente aujourd’hui un potentiel d’espèce exotique envahissante (EEE), a augmenté de 30.6%. L’espèce s’est maintenant répandue dans 5 îles : Tahiti, Huahine, Raiatea, Tahaa et Bora Bora. Huahine, Raiatea et Tahaa sont les îles où les surfaces de mangroves sont en train de progresser le plus rapidement.
  • Depuis 2011 la vigueur de la végétation des mangroves en Nouvelle-Calédonie est évaluée à travers l’analyse de l’indice NDVI (indice de végétation par différence normalisée), calculé sur des archives d’images du programme Landsat. 

Retour sur les 4 grands axes stratégiques du 5ème programme d'actions de l'Ifrecor