INITIATIVE FRANÇAISE POUR LES RÉCIFS CORALLIENS

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COMITÉ DE WALLIS ET FUTUNA

Wallis et Futuna est une collectivité d’outre-mer française (COM) à statut particulier, située dans le Pacifique sud. Ce territoire comprend deux archipels distincts, situés à 230 km l’un de l’autre :
• les îles Wallis, à 200 km au nord-est de Futuna, (superficie totale avec le lagon de 159 km², dont 96 km² pour l’île centrale d’Uvea)
• l’archipel de Horn, composé de l’île Futuna (84 km2) et de l’île Alofi (35 km2), séparées par un chenal de 2 km.

Ces îles se distinguent cependant des autres T.O.M. du fait de leurs institutions traditionnelles, notamment du maintien de royaumes. Dans chacun des trois royaumes, un à Wallis (royaume d’Uvea) et deux à Futuna (royaume de Sigave et royaume d’Alo qui s’étend aussi sur l’île d’Alofi), un roi et des ministres, choisis parmi les familles nobles, veillent au respect des règles coutumières. Même si ces règles sont normalement subordonnées aux lois de la République, elles s’appuient sur une juridiction de droit coutumier et ont force de loi, régissant parfois seules certains domaines, tel que le régime foncier.

Le Territoire est représenté par le chef du Territoire, l’Assemblée Territoriale, et le Conseil Territorial, présidé par le préfet. L’État est représenté par un préfet, chef du Territoire, qui dispose de services placés sous son autorité. Le Haut-Commissaire de Nouvelle-Calédonie est compétent sur le Territoire pour les problèmes de Défense et de Relations Internationales. Les trois circonscriptions administratives, une à Wallis et deux à Futuna, sont dotées d’une personnalité morale. Elles ont sensiblement les attributions des communes en métropole.

CARTOGRAPHIE

habitats-wallis-futuna
Carte des habitats de Wallis et Futuna - EDS 2020

ECOSYSTÈMES ET BIODIVERSITÉ

ÉCOSYSTÈMES

Wallis, l’île d’Uvea est entourée d’une barrière corallienne régulière et continue, qui délimite un lagon d’environ 60 km². La couronne récifale, qui compte quatre passes, est fortement dissymétrique : le côté est, plus battu, comporte 19 îlots, d’origine corallienne et/ou basaltique. La zone orientale du lagon est la plus profonde (40 m dans la baie de Mata-Utu) et présente peu de formations coralliennes vivantes. 

La zone occidentale, moins profonde, présente un récif frangeant plus étendu et fréquemment envahi par la mangrove aux abords de l’île. Les formations coralliennes sont mal représentées à l’intérieur même du récif et la grande richesse du lagon de Wallis est surtout due à la présence d’herbiers très développés. La pente externe en revanche est riche en constructions coralliennes. Le front récifal se caractérise par l’absence de crêtes à Lithothamniées (algues calcaires encroûtantes), ces dernières étant remplacées par des algues molles (Chlorodesmis, Halimeda, Neomeris, Turbinaria).

Futuna et Alofi sont des îles issues d’un volcanisme plus jeune. Futuna est une île haute volcanique, d’une vingtaine de kilomètres de long et de 5 km dans sa plus grande largeur, parcourue par une chaîne montagneuse qui culmine au Mont Puke à 524 m. Dépourvue de lagon, l’île est entourée par un récif-tablier (récif frangeant embryonnaire) au développement variable (de quelques dizaines de mètres à plus de 500 mètres). Le platier situé sous faible hauteur d’eau est périodiquement découvert, ce qui limite la croissance corallienne et la construction madréporique est plus active à l’extérieur du récif, sur la pente jusqu’à 45-50m de profondeur.

Alofi, située au sud-est de Futuna (point culminant 417 m), d’une dizaine de kilomètres d’est en ouest, de cinq du nord au sud est bordée au nord-ouest par un récif-tablier. Ce dernier, plus large au niveau du village de Alofitai, délimite un petit lagon d’une profondeur de 2 à 3 m. Comme à Futuna, les coraux sont beaucoup mieux représentés sur la pente externe qu’à l’intérieur même du récif.

Les mangroves
La mangrove, absente à Futuna et Alofi, occupe à Wallis quelques petites anses vaseuses notamment sur la côte sud-ouest, entre la pointe Mua et Malaetoli, sur la côte ouest, entre Ahoa et Utulea, et de très petites surfaces en deux points de la côte est, ainsi qu’une petite dépression dans l’îlot de Faioa. Elle se présente comme une formation de 3 à 4 m de hauteur assez dense, renfermant 3 espèces. Lien sur le doc mangroves

Les herbiers
L’importance des herbiers est considérable dans l’écosystème récifal wallisien et justifie leur besoin de protection. Ils sont particulièrement développés dans les zones internes des récifs coralliens, surtout sur les récifs frangeants où trois types d’herbiers se succèdent depuis la plage : un herbier à Halodule, en bordure de plage, un herbier à Halophila et un herbier à Syringodium. Ces zones affichent une biomasse végétale planctonique très élevée et une production active ; le benthos y abonde (crustacés, mollusques, juvéniles de poissons). Lien sur le doc herbier

BIODIVERSITÉ

La connaissance de la biodiversité des fonds marins de Wallis et Futuna encore limitée il y a quelques années a fait l’objet de nombreuses attentions ces dernières années, notamment sous l’impulsion de l’IFRECOR qui a permis d’engager un effort significatif en matière d’inventaire. Les données disponibles aujourd’hui sont encore incomplètes et insuffisantes mais la connaissance de la faune et de la flore marines a été significativement améliorée sur l’île de Wallis en particulier, depuis 1999.

Les coraux comprennent 189 espèce. La faune ichtyologique présente 703 espèces. Il existe à Wallis 391 espèces de mollusques appartenant à 56 familles et caractérisées par un faible nombre d’individus.

La flore marine est constituée de 176 espèces d’algues, 3 espèces de phanérogames et 14 de cyanobactéries, Cette flore serait intermédiaire entre celle des îles Fidji à l’ouest (422 espèces) et celle des îles Samoa à l’est (142 espèces).

Pour en savoir plus : Site de l’INPN – Wallis et Futuna

Nombre d’espèces marines et niveaux de complétude

LES SERVICES ECOSYSTÉMIQUES

Au total, ce sont plus de 4000 ménages, environ une trentaine de sociétés et plusieurs centaines d’emplois qui dépendent à différents degrés des services écosystémiques des récifs coralliens et écosystèmes associés de Wallis-et-Futuna.

Près de 4M€ sont visibles en termes de flux financiers annuels pour l’économie du territoire (via les valeurs ajoutées des services du tourisme et de la pêche liés aux RCEA) tandis que d’autres services, comme la
protection contre les inondations côtières et la séquestration du carbone, ne sont pas comptabilisés dans les statistiques économiques.

Les principaux services en termes économiques sont la protection contre les inondations côtières (12M€/an), le service de production de biomasse (pour la pêche commerciale et d’autoconsommation pour 2,8M€/an) suivi du service de production d’attributs pour le tourisme « bleu » (1,5M€/an).

GESTION

LES AIRES MARINES PROTÉGÉES

Il n’existe pas encore d’AMP sur le territoire, même si des projets de créer des aires de gestion coutumières avaient été lancées dans les années 2000-2005 dans le cadre de l’IFRECOR, à Wallis sur le Trou de la Tortue et à Lano. Toutefois, le service de l’environnement a fait réaliser une étude destinée à identifier les sites de conservation prioritaires en vue d’aider à définir des aires marines protégées (AMP) pour la conservation de la biodiversité du système récifo-lagonaire de Wallis. L’analyse de la diversité des habitats et notamment de la diversité des fonds coralliens et des herbiers montre que le secteur le plus intéressant est celui au sud.

LES RÉSEAUX DE SURVEILLANCE

Le réseau de suivi des récifs coralliens du territoire de Wallis et Futuna a été mis en place en 1999 par le CRIOBE (Centre de Recherches Insulaires et Observatoire de l’Environnement) de Moorea avec 3 sites de suivi situés sur les côtes ouest de Wallis, Futuna et Alofi. Il s’est agrandi en 2002 avec 6 sites de suivi correspondant à l’ajout de 3 sites sur les côtes est (sud-ouest dans le cas d’Alofi) des trois îles. En 2010, un suivi du peuplement ichtyologique a été mis en place sur ces 6 sites de suivis.

Le suivi a d’abord été réalisé par le CRIOBE avec l’aide logistique du Service territorial de l’Environnement (STE) et progressivement la réalisation de ce suivi a été confiée au STE qui en assure la continuité depuis 2011.

Les méthodes et objectifs de ce programme de suivi s’intègrent dans les prérogatives du réseau de surveillance mondial des récifs coralliens GCRMN (Global Coral Reef Monitoring Network) et constituent pour la collectivité une action réalisée dans le cadre de l’IFRECOR (Initiative Française pour les Récifs Coralliens) et de l’ICRI (International Coral Reef Initiative).

Suivi Benthos

  • « Photoquadrat »

Sur chacun des sites, une zone prédéfinie de 20 m² est étudiée par le biais de relevés photographiques combinés à l’utilisation d’un quadrat de 1 m². L’analyse des photos permet d’évaluer le recouvrement corallien et la richesse générique des coraux avec 81 points par image correspondant aux 81 intersections du quadrillage des cordages du quadrat. Le calcul utilisé pour le traitement des données photographiques reprend la technique d’estimation du recouvrement par points décrite par Weinberg (1981).

  • « Manta tow »

Sur chaque site, selon la méthode décrite par English et al. (1994), 4 apnées tractées (2 en amont et 2 en aval du site) de 2 min sont réalisées. Des relevés visuels sont alors réalisés afin d’estimer le pourcentage de recouvrement (selon l’échelle des recouvrements de Dahl, 1981) sur une zone plus grande que celle des « Photoquadrats » et permet de vérifier la représentativité du site par rapport aux alentours. De plus, cette méthode permet de détecter des « perturbations » potentielles telles que blanchissement corallien et pullulation d’Acanthaster planci.

Suivi Ichtyologique

  • Transect couloir

Depuis 2011, 3 transects couloirs de 200 m² (50 m x 40 m) sont réalisés sur chaque site de suivi. Le comptage de la faune ichtyologique au sein de ces transects permet de déterminer l’abondance, la richesse spécifique et l’estimation de la densité ainsi que de la biomasse (par relevé des tailles des individus comptabilisés).

Reef check

Une Association Reef Check est en place à Wallis depuis 2012. Malheureusement, seules de très rares observations ont pu été établies depuis 2012. Le manque de données et d’informations relatives aux sites de suivis ne permet pas de contribuer à l’heure actuelle à l’évaluation de l’état de santé des récifs de Wallis et Futuna.

Réseaux de suivi

PRESSIONS

Plan d'occupation des sols
Pressions sur les bassins versants

ÉTAT DE SANTÉ

Globalement, les données du suivi benthos et du suivi ichtyologique indiquent un bon état de santé des récifs à Wallis, un mauvais état de santé des récifs à Futuna et un état de santé moyen à Alofi.

> Etat des récifs coralliens en 2015 : chapitre Wallis et Futuna