La Guadeloupe est la plus grande des îles des Petites Antilles (1 780 km²). Elle est constituée par deux îles, la Basse-Terre, volcanique (1 467 m d’altitude) et la Grande-Terre, plateforme récifale émergée, séparées par un étroit chenal : la Rivière Salée. Un certain nombre d’îles sont associées à la Guadeloupe. Il s’agit au sud, de l’archipel des Saintes, d’origine volcanique, des îles de Marie-Galante et Petite-Terre, qui appartiennent à la plateforme calcaire de la Grand-Terre, et de la Désirade, de nature à la fois volcanique et calcaire. La Guadeloupe possède un plateau insulaire relativement développé à l’est de la Grande-Terre et très étroit sur la côte ouest de la Basse-Terre. Sa limite inférieure suit approximativement l’isobathe des 100 m.
La Guadeloupe est un Département français d’Outre-mer (DOM).
Pour voir ou revoir les précédents programmes d’action :
> Programme d’action 2018
> Programme d’action 2011-2015
> Programme d’action 2006-2010
> Programme d’action 2000-2005
Trois grands types de formations coralliennes sont présents :
• Le récif frangeant, de loin le plus répandu dans la zone Caraïbe ;
• le récif barrière du Grand Cul-de-Sac Marin ;
• les fonds coralliens non bioconstruits, riches et florissants.
Le Grand Cul-de-Sac Marin est la formation la plus spectaculaire de la zone. Il représente une barrière récifale longue de 29 km (78 km2) appuyée entre Basse-Terre et Grande-Terre, entourant un lagon occupé par des herbiers de phanérogames marines (12 997 ha). La zone se complète d’une série de mangroves de palétuviers (3983 ha+ 1800 ha de forêt inondée).
Voir documents herbier et mangrove.
Les récifs coralliens
Les récifs coralliens les mieux développés sont situés dans les baies du Grand et du Petit Cul-de-Sac Marin. Dans le Grand Cul-de-Sac Marin, la barrière récifale de 29 km de long, orientée est-ouest, enserre un lagon de 30 m de profondeur maximale.
Basse-Terre : la côte atlantique possède des formations bioconstruites frangeantes, en majorité d’origine corallienne (entre Pointe-à-Pitre et Capesterre Belle Eau). La côte caraïbe de la Basse Terre ne possède pas de récifs coralliens stricto sensu, mais les fonds rocheux supportent des communautés coralliennes dont la biodiversité est la plus élevée de l’île, tout particulièrement autour de la pointe Lézarde et des îlets Pigeon (région de Bouillante).
Grande-Terre : la côte méridionale présente une ligne discontinue de récifs frangeants peu développés, de Pointe-à-Pitre à la pointe des Châteaux. Les côtes nord-est et nord-ouest sont essentiellement constituées par des falaises et dépourvues de récif, à l’exception des régions du Moule, de Sainte-Marguerite et d’Anse-Bertrand. De Port-Louis à Petit-Canal, le rivage est occupé par des mangroves.
Les petites îles sont bordées de récifs frangeants et de formations coralliennes sur fonds rocheux.
La description du récif du Grand Cul-de-Sac Marin est donnée, ci-après, comme exemple (Bouchon et Laborel, 1990). Ce récif, de près de 30 km de long, délimite un lagon qui occupe environ 11.000 ha.
Le lagon
Pratiquement tous les hauts-fonds du lagon sont occupés par des herbiers de Phanérogames marines à Thalassia testudinum, parfois mélangée à Syringodiumfiliforme. Dans la partie centrale du lagon, en arrière de l’îlet Fajou, les formations coralliennes sont très abondantes et deviennent de plus en plus rares et de plus en plus envasées au fur et à mesure que l’on s’éloigne des passes et de la barrière récifale. Un certain nombre de hauts-fonds portent, près de la surface, un peuplement mixte d’herbiers et de coraux. A la périphérie des hauts-fonds, s’étend soit un herbier à Thalassia testudinum soit une ceinture corallienne dense entre -5 et -15 m, suivant l’inclinaison de la pente. Au-delà de 15-20 m, les fonds du lagon sont occupés par de la vase.
La partie supérieure de la barrière du Grand Cul-de-Sac Marin est constituée par une dalle calcaire arasée et portant des constructions coralliennes actuelles de faible épaisseur (moins de 3 m). Cette dalle est reliée sans rupture aux îlets coralliens de Colas et de Fajou. En arrière du front récifal, le soubassement calcaire, souvent nu, porte par endroits des colonies coralliennes isolées. Le front récifal correspond à la zone de déferlement de la houle. Il est formé de massifs coralliens renforcés par des algues calcaires sans véritable crête algale, contrairement aux côtes beaucoup plus exposées de la Grande Terre. Le sommet de la barrière présente, du lagon vers le large, des massifs coralliens isolés qui deviennent peu à peu coalescents puis s’ordonnent en formations en éperons et sillons, de plus en plus régulières. Les coraux sur le front récifal sont abondants et les colonies bien développées.
La pente externe
Trois zones se distinguent du point de vue morphologique et bionomique :
– une zone supérieure (0 à -10m) à éperons et sillons, caractérisée par les constructions en éperons essentiellement dues à Acropora palmata. Aujourd’hui presque tous ont disparus, détruits par une cyanobactérie, ainsi que par les derniers cyclones. Entre 5 et 10 m, le fond est constitué par une dalle arasée où le recouvrement de Scléractiniaires est faible.
– une zone moyenne, entre 10 et 25-30 m, où le développement des peuplements coralliens atteint son maximum. La richesse et la diversité spécifiques sont maximales vers -15 à -20 m.
– une zone profonde, en dessous de 30 m, où le peuplement de coraux s’appauvrit.
Entre -30 et -35 m, la pente externe bioconstruite disparaît sous un talus sédimentaire. À partir de 35 m et jusqu’à 55 m, les substrats rocheux qui subsistent sont occupés par un peuplement corallien clairsemé.
Les herbiers de phanérogames
En mer ouverte, les fonds sédimentaires du plateau continental supportent des herbiers de Magniolophytes marins à Syringodium filiforme, bien développés entre la surface et 20 à 30 m. Dans les baies abritées, les Syringodium font place à l’espèce Thalassia testudinum, dont les vastes herbiers jouent un rôle écosystémique considérable en tant que «nourriceries » des jeunes poissons et invertébrés. Quatre autres espèces de Magniolophytes (Halodule wrightii, H. beaudettei, Halophila baillonis et H. decipiens) constituent des herbiers d’importance mineure, à l’exception de Halophila stipulacea qui est une espèce invasive d’introduction récent. Avant l’arrivée de cette espèce, les herbiers couvraient environ 100 ha en Guadeloupe.
Les mangroves
Des mangroves occupent les côtes basses et sédimentaires, protégées de la houle par les récifs coralliens ; elles sont particulièrement développées dans les baies du Grand et Petit Cul-de-Sac Marin (3 000 ha).
L’isolement des espèces suite à la fermeture du canal de Panama et de Suez il y a plusieurs millions d’années a abouti à un fort endémisme et à une quasi impossibilité de recrutement en larves de coraux de l’océan indien ou du Pacifique. Cette particularité de la faune et de la flore des récifs coralliens de la Caraïbe rend d’autant plus fragile et précieux cet écosystème.
La faune corallienne de Guadeloupe est riche d’une cinquantaine d’espèces. Un inventaire des coraux, effectué en 2015 des Grenadines à Saint-Martin (mission « Pacotilles »), a montré que la faune corallienne de Guadeloupe était l’une des plus riches des Petites Antilles. Au total, près de 450 espèces de poissons ont été recensées sur les côtes de la Guadeloupe: environ 220 sur les récifs, une centaine d’espèces dans les herbiers et près de 90 dans les mangroves.
Algues : Dans le Grand Cul-de-Sac Marin, environ 90 espèces d’algues ont été recensées (Renoux-Meunier, 1977 ; Garrigue, 1985).
Phanérogames marines : sept espèces sont présentes. Les plus abondantes sont : Thalassia testudinum et Syringodium filiforme.
Spongiaires : plus de 100 espèces.
Gorgones : une centaine d’espèces de gorgones ont été recensées dans les Petites Antilles et d’après Philippot (1987), 66 espèces ont été observées en Guadeloupe.
Coraux : 55 espèces de coraux (Hydrocoralliaires et Scléractiniaires) ont été recensées dans l’archipel Guadeloupéen (Bouchon et Laborel, 1990).
Mollusques : 1330 espèces recensées
Poissons : Environ 380 espèces de poissons fréquentent les côtes de la Guadeloupe (Louis, 1983 ; Baelde, 1986 ; Aliaume, 1989 ; Bouchon-Navaro, 1997 ; Bouchon-Navaro et al., 1997). Une centaine d’espèces ont été observées dans les mangroves et les herbiers de Phanérogames marines et environ 250 espèces vivent sur les récifs coralliens.
Les invertébrés marins et les algues de Guadeloupe ont fait l’objet de deux grands inventaires en 2012 (la mission Karubenthos-PNG/UNG/MNHN et l’inventaire des Crustacés, Echinodermes et Mollusques – RNN de Saint-Martin) qui ont abouti à la description d’espèces non encore décrites dans la région.
Liens vers les données de ces inventaires :
> site de la RNN de Saint-Martin
> site de l’INPN
> En savoir plus sur le site de l’INPN – Guadeloupe
Autour de l’archipel de Guadeloupe, les récifs coralliens, mangroves et herbiers contribuent chaque année à hauteur de 114 millions d’euros à l’économie locale.
La valeur ajoutée annuelle des services du tourisme et de la pêche liés aux écosystèmes coralliens génère près de 85 millions d’euros. Les services de protection contre les inondations côtières permettent d’économiser environ 17 millions d’euros chaque année.
> Lien vers le rapport d’analyse
> Lien vers la plaquette d’information
Les résultats de cette étude montrent que :
• En 2010, la réserve a produit des bénéfices compris entre 780 k€ et 1,6 M€. Le principal secteur bénéficiaire a été le tourisme (plus de 70 % des bénéfices, avec les prestations payées par plus de 50 000 usagers annuels dans les entreprises de plongée sous-marine, de plaisance nautique et autre industries, et dans le secteur de l’hébergement.
• Un autre bénéfice est celui de la protection côtière générée par les écosystèmes marins de la réserve, qui évite chaque année des dommages sur le littoral compris entre 2 et 4 M€ et sur lequel la réserve un impact annuel estimé à 275 k€.
• Contrairement aux prévisions, l’impact économique de la réserve sur la pêche apparaît comme marginal et reflète le faible effort de pêche dans la zone d’influence de la réserve.
L’analyse coût bénéfice sur les 10 dernières années fait apparaître un ratio de retour sur investissement public équilibré (entre 1,1 et 1,5). Ce rapport semble améliorable en renforçant les liens avec le secteur du tourisme. De même, les résultats montrent que le ratio d’autofinancement pourrait être majoré par un recalibrage des sources actuelles de financements privés.
L’archipel de Guadeloupe, avec St Martin et St Barthélémy compte 5 aires marines protégées :
• Le Parc national de Guadeloupe (1987)
• La Réserve Naturelle Nationale de Petite Terre (1998)
• Le sanctuaire Agoa (2010)
Le Parc National de Guadeloupe (PNG) a été créé en 1989. La zone cœur de parc représente 17 300 ha dans le massif forestier de la Basse-Terre, 3 200 ha dans le Grand Cul-de-Sac marin (ancienne Réserve Naturelle), les îlets Kahouanne et Tête-à-l’Anglais, les parties terrestres et marines des Ilets Pigeon (Bouillante). Elle regroupe donc milieux marins et terrestres, où se mélangent mangroves, forêt marécageuse, marais herbacés, prairies humides, vasières, herbiers sous-marins, récifs coralliens et plages sableuses. La partie marine du PNG comprend, en plus de la zone cœur de parc, une aire marine adjacente de 130 800 ha. Le PNG est également réserve de Biosphère (MAB 1994) et site Ramsar (1993).
> Le site du parc
La Réserve Naturelle de Petite Terre a été créée en septembre 1998. Située sur le territoire de La Désirade, elle est composée de deux îlets, Terre de Haut et Terre de Bas, séparés par un chenal étroit de 150 mètres de large environ qui forme le lagon. Elle couvre 990 ha dont 148 ha terrestres et 842 ha marins. Propriété du Conservatoire du Littoral, elle est co-gérée par l’ONF et l’association Ti-Té. Le plan de gestion élaboré pour la période 2011-2015 fixe les objectifs à atteindre en matière de suivis scientifiques et de compréhension des écosystèmes.
> Pour en savoir +
> Le site de la réserve
> Le site de l’ONF
Le sanctuaire Agoa est le sanctuaire des mammifères marins aux Antilles françaises. Il a été déclaré par la France en octobre 2010. Il englobe l’ensemble de la zone économique exclusive des Antilles françaises, soit 138 000 km2. Ce sanctuaire a pour vocation de renforcer la protection des mammifères marins, de veiller à une gestion durable de leurs habitats et d’assurer la prise en compte de leur existence dans le développement des activités humaines.
> Le site du sanctuaire
Quatre réseaux de suivi s’appuyant sur des stations implantées dans les zones coralliennes sont en place dans l’archipel de Guadeloupe :
• le réseau GCRMN (niveau expert ; Université des Antilles) qui compte cinq stations en Guadeloupe,
• le réseau des réserves (niveau intermédiaire ; DEAL, Parc National, réserves naturelles de Saint-Martin, Petite-Terre et Saint-Barthélemy, PARETO) qui regroupe 14 stations,
• le réseau Reef Check (sciences participatives ; Reef Check France, DEAL) qui compte 7 stations,
• et le réseau Directive Cadre sur l’Eau (DCE niveau intermédiaire ; ODE, PARETO) qui s’appuie sur 30 stations.
Soit un total de 58 stations de suivi de l’état des masses d’eau de l’archipel.
Les récifs coralliens caraïbes sont isolés de la zone intertropicale Indopacifique depuis l’émersion de l’isthme de Panama. Leurs composantes floristiques et faunistiques ont évolué de façon divergente par rapport à celles du reste de l’océan mondial. Ce phénomène a induit un taux d’endémisme particulièrement élevé qui confère aujourd’hui aux récifs coralliens de cette région une originalité unique au monde, mais en corollaire, une fragilité potentielle très importante vis-à-vis des agressions anthropiques ou de celles liées au changement climatique global de la planète.
Des signes très nets indiquent une dégradation lente mais continue des trois grands types d’écosystèmes de la Guadeloupe.
Trois grands types de formations coralliennes sont présents :
• Le récif frangeant, de loin le plus répandu dans la zone Caraïbe ;
• le récif barrière du Grand Cul-de-Sac Marin ;
• les fonds coralliens non bioconstruits, riches et florissants.
Le Grand Cul-de-Sac Marin est la formation la plus spectaculaire de la zone. Il représente une barrière récifale longue de 29 km (78 km2) appuyée entre Basse-Terre et Grande-Terre, entourant un lagon occupé par des herbiers de phanérogames marines (12 997 ha). La zone se complète d’une série de mangroves de palétuviers (3983 ha+ 1800 ha de forêt inondée).
Voir documents herbier et mangrove.
Les récifs coralliens
Les récifs coralliens les mieux développés sont situés dans les baies du Grand et du Petit Cul-de-Sac Marin. Dans le Grand Cul-de-Sac Marin, la barrière récifale de 29 km de long, orientée est-ouest, enserre un lagon de 30 m de profondeur maximale.
Basse-Terre : la côte atlantique possède des formations bioconstruites frangeantes, en majorité d’origine corallienne (entre Pointe-à-Pitre et Capesterre Belle Eau). La côte caraïbe de la Basse Terre ne possède pas de récifs coralliens stricto sensu, mais les fonds rocheux supportent des communautés coralliennes dont la biodiversité est la plus élevée de l’île, tout particulièrement autour de la pointe Lézarde et des îlets Pigeon (région de Bouillante).
Grande-Terre : la côte méridionale présente une ligne discontinue de récifs frangeants peu développés, de Pointe-à-Pitre à la pointe des Châteaux. Les côtes nord-est et nord-ouest sont essentiellement constituées par des falaises et dépourvues de récif, à l’exception des régions du Moule, de Sainte-Marguerite et d’Anse-Bertrand. De Port-Louis à Petit-Canal, le rivage est occupé par des mangroves.
Les petites îles sont bordées de récifs frangeants et de formations coralliennes sur fonds rocheux.
La description du récif du Grand Cul-de-Sac Marin est donnée, ci-après, comme exemple (Bouchon et Laborel, 1990). Ce récif, de près de 30 km de long, délimite un lagon qui occupe environ 11.000 ha.
Le lagon
Pratiquement tous les hauts-fonds du lagon sont occupés par des herbiers de Phanérogames marines à Thalassia testudinum, parfois mélangée à Syringodiumfiliforme. Dans la partie centrale du lagon, en arrière de l’îlet Fajou, les formations coralliennes sont très abondantes et deviennent de plus en plus rares et de plus en plus envasées au fur et à mesure que l’on s’éloigne des passes et de la barrière récifale. Un certain nombre de hauts-fonds portent, près de la surface, un peuplement mixte d’herbiers et de coraux. A la périphérie des hauts-fonds, s’étend soit un herbier à Thalassia testudinum soit une ceinture corallienne dense entre -5 et -15 m, suivant l’inclinaison de la pente. Au-delà de 15-20 m, les fonds du lagon sont occupés par de la vase.
La partie supérieure de la barrière du Grand Cul-de-Sac Marin est constituée par une dalle calcaire arasée et portant des constructions coralliennes actuelles de faible épaisseur (moins de 3 m). Cette dalle est reliée sans rupture aux îlets coralliens de Colas et de Fajou. En arrière du front récifal, le soubassement calcaire, souvent nu, porte par endroits des colonies coralliennes isolées. Le front récifal correspond à la zone de déferlement de la houle. Il est formé de massifs coralliens renforcés par des algues calcaires sans véritable crête algale, contrairement aux côtes beaucoup plus exposées de la Grande Terre. Le sommet de la barrière présente, du lagon vers le large, des massifs coralliens isolés qui deviennent peu à peu coalescents puis s’ordonnent en formations en éperons et sillons, de plus en plus régulières. Les coraux sur le front récifal sont abondants et les colonies bien développées.
La pente externe
Trois zones se distinguent du point de vue morphologique et bionomique :
– une zone supérieure (0 à -10m) à éperons et sillons, caractérisée par les constructions en éperons essentiellement dues à Acropora palmata. Aujourd’hui presque tous ont disparus, détruits par une cyanobactérie, ainsi que par les derniers cyclones. Entre 5 et 10 m, le fond est constitué par une dalle arasée où le recouvrement de Scléractiniaires est faible.
– une zone moyenne, entre 10 et 25-30 m, où le développement des peuplements coralliens atteint son maximum. La richesse et la diversité spécifiques sont maximales vers -15 à -20 m.
– une zone profonde, en dessous de 30 m, où le peuplement de coraux s’appauvrit.
Entre -30 et -35 m, la pente externe bioconstruite disparaît sous un talus sédimentaire. À partir de 35 m et jusqu’à 55 m, les substrats rocheux qui subsistent sont occupés par un peuplement corallien clairsemé.
Les herbiers de phanérogames
En mer ouverte, les fonds sédimentaires du plateau continental supportent des herbiers de Magniolophytes marins à Syringodium filiforme, bien développés entre la surface et 20 à 30 m. Dans les baies abritées, les Syringodium font place à l’espèce Thalassia testudinum, dont les vastes herbiers jouent un rôle écosystémique considérable en tant que «nourriceries » des jeunes poissons et invertébrés. Quatre autres espèces de Magniolophytes (Halodule wrightii, H. beaudettei, Halophila baillonis et H. decipiens) constituent des herbiers d’importance mineure, à l’exception de Halophila stipulacea qui est une espèce invasive d’introduction récent. Avant l’arrivée de cette espèce, les herbiers couvraient environ 100 ha en Guadeloupe.
Les mangroves
Des mangroves occupent les côtes basses et sédimentaires, protégées de la houle par les récifs coralliens ; elles sont particulièrement développées dans les baies du Grand et Petit Cul-de-Sac Marin (3 000 ha).
L’isolement des espèces suite à la fermeture du canal de Panama et de Suez il y a plusieurs millions d’années a abouti à un fort endémisme et à une quasi impossibilité de recrutement en larves de coraux de l’océan indien ou du Pacifique. Cette particularité de la faune et de la flore des récifs coralliens de la Caraïbe rend d’autant plus fragile et précieux cet écosystème.
La faune corallienne de Guadeloupe est riche d’une cinquantaine d’espèces. Un inventaire des coraux, effectué en 2015 des Grenadines à Saint-Martin (mission « Pacotilles »), a montré que la faune corallienne de Guadeloupe était l’une des plus riches des Petites Antilles. Au total, près de 450 espèces de poissons ont été recensées sur les côtes de la Guadeloupe: environ 220 sur les récifs, une centaine d’espèces dans les herbiers et près de 90 dans les mangroves.
Algues : Dans le Grand Cul-de-Sac Marin, environ 90 espèces d’algues ont été recensées (Renoux-Meunier, 1977 ; Garrigue, 1985).
Phanérogames marines : sept espèces sont présentes. Les plus abondantes sont : Thalassia testudinum et Syringodium filiforme.
Spongiaires : plus de 100 espèces.
Gorgones : une centaine d’espèces de gorgones ont été recensées dans les Petites Antilles et d’après Philippot (1987), 66 espèces ont été observées en Guadeloupe.
Coraux : 55 espèces de coraux (Hydrocoralliaires et Scléractiniaires) ont été recensées dans l’archipel Guadeloupéen (Bouchon et Laborel, 1990).
Mollusques : 1330 espèces recensées
Poissons : Environ 380 espèces de poissons fréquentent les côtes de la Guadeloupe (Louis, 1983 ; Baelde, 1986 ; Aliaume, 1989 ; Bouchon-Navaro, 1997 ; Bouchon-Navaro et al., 1997). Une centaine d’espèces ont été observées dans les mangroves et les herbiers de Phanérogames marines et environ 250 espèces vivent sur les récifs coralliens.
Les invertébrés marins et les algues de Guadeloupe ont fait l’objet de deux grands inventaires en 2012 (la mission Karubenthos-PNG/UNG/MNHN et l’inventaire des Crustacés, Echinodermes et Mollusques – RNN de Saint-Martin) qui ont abouti à la description d’espèces non encore décrites dans la région.
Liens vers les données de ces inventaires :
> site de la RNN de Saint-Martin
> site de l’INPN
> En savoir plus sur le site de l’INPN – Guadeloupe
Autour de l’archipel de Guadeloupe, les récifs coralliens, mangroves et herbiers contribuent chaque année à hauteur de 114 millions d’euros à l’économie locale.
La valeur ajoutée annuelle des services du tourisme et de la pêche liés aux écosystèmes coralliens génère près de 85 millions d’euros. Les services de protection contre les inondations côtières permettent d’économiser environ 17 millions d’euros chaque année.
> Lien vers le rapport d’analyse
> Lien vers la plaquette d’information
Les résultats de cette étude montrent que :
• En 2010, la réserve a produit des bénéfices compris entre 780 k€ et 1,6 M€. Le principal secteur bénéficiaire a été le tourisme (plus de 70 % des bénéfices, avec les prestations payées par plus de 50 000 usagers annuels dans les entreprises de plongée sous-marine, de plaisance nautique et autre industries, et dans le secteur de l’hébergement.
• Un autre bénéfice est celui de la protection côtière générée par les écosystèmes marins de la réserve, qui évite chaque année des dommages sur le littoral compris entre 2 et 4 M€ et sur lequel la réserve un impact annuel estimé à 275 k€.
• Contrairement aux prévisions, l’impact économique de la réserve sur la pêche apparaît comme marginal et reflète le faible effort de pêche dans la zone d’influence de la réserve.
L’analyse coût bénéfice sur les 10 dernières années fait apparaître un ratio de retour sur investissement public équilibré (entre 1,1 et 1,5). Ce rapport semble améliorable en renforçant les liens avec le secteur du tourisme. De même, les résultats montrent que le ratio d’autofinancement pourrait être majoré par un recalibrage des sources actuelles de financements privés.
L’archipel de Guadeloupe, avec St Martin et St Barthélémy compte 5 aires marines protégées :
• Le Parc national de Guadeloupe (1987)
• La Réserve Naturelle Nationale de Petite Terre (1998)
• Le sanctuaire Agoa (2010)
Le Parc National de Guadeloupe (PNG) a été créé en 1989. La zone cœur de parc représente 17 300 ha dans le massif forestier de la Basse-Terre, 3 200 ha dans le Grand Cul-de-Sac marin (ancienne Réserve Naturelle), les îlets Kahouanne et Tête-à-l’Anglais, les parties terrestres et marines des Ilets Pigeon (Bouillante). Elle regroupe donc milieux marins et terrestres, où se mélangent mangroves, forêt marécageuse, marais herbacés, prairies humides, vasières, herbiers sous-marins, récifs coralliens et plages sableuses. La partie marine du PNG comprend, en plus de la zone cœur de parc, une aire marine adjacente de 130 800 ha. Le PNG est également réserve de Biosphère (MAB 1994) et site Ramsar (1993).
> Le site du parc
La Réserve Naturelle de Petite Terre a été créée en septembre 1998. Située sur le territoire de La Désirade, elle est composée de deux îlets, Terre de Haut et Terre de Bas, séparés par un chenal étroit de 150 mètres de large environ qui forme le lagon. Elle couvre 990 ha dont 148 ha terrestres et 842 ha marins. Propriété du Conservatoire du Littoral, elle est co-gérée par l’ONF et l’association Ti-Té. Le plan de gestion élaboré pour la période 2011-2015 fixe les objectifs à atteindre en matière de suivis scientifiques et de compréhension des écosystèmes.
> Pour en savoir +
> Le site de la réserve
> Le site de l’ONF
Le sanctuaire Agoa est le sanctuaire des mammifères marins aux Antilles françaises. Il a été déclaré par la France en octobre 2010. Il englobe l’ensemble de la zone économique exclusive des Antilles françaises, soit 138 000 km2. Ce sanctuaire a pour vocation de renforcer la protection des mammifères marins, de veiller à une gestion durable de leurs habitats et d’assurer la prise en compte de leur existence dans le développement des activités humaines.
> Le site du sanctuaire
Quatre réseaux de suivi s’appuyant sur des stations implantées dans les zones coralliennes sont en place dans l’archipel de Guadeloupe :
• le réseau GCRMN (niveau expert ; Université des Antilles) qui compte cinq stations en Guadeloupe,
• le réseau des réserves (niveau intermédiaire ; DEAL, Parc National, réserves naturelles de Saint-Martin, Petite-Terre et Saint-Barthélemy, PARETO) qui regroupe 14 stations,
• le réseau Reef Check (sciences participatives ; Reef Check France, DEAL) qui compte 7 stations,
• et le réseau Directive Cadre sur l’Eau (DCE niveau intermédiaire ; ODE, PARETO) qui s’appuie sur 30 stations.
Soit un total de 58 stations de suivi de l’état des masses d’eau de l’archipel.
Les récifs coralliens caraïbes sont isolés de la zone intertropicale Indopacifique depuis l’émersion de l’isthme de Panama. Leurs composantes floristiques et faunistiques ont évolué de façon divergente par rapport à celles du reste de l’océan mondial. Ce phénomène a induit un taux d’endémisme particulièrement élevé qui confère aujourd’hui aux récifs coralliens de cette région une originalité unique au monde, mais en corollaire, une fragilité potentielle très importante vis-à-vis des agressions anthropiques ou de celles liées au changement climatique global de la planète.
Des signes très nets indiquent une dégradation lente mais continue des trois grands types d’écosystèmes de la Guadeloupe.
Pour voir ou revoir les précédents programmes d’action :
> Programme d’action 2018
> Programme d’action 2011-2015
> Programme d’action 2006-2010
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