INITIATIVE FRANÇAISE POUR LES RÉCIFS CORALLIENS

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COMITÉ DE POLYNÉSIE FRANÇAISE

Située au cœur du Pacifique Sud, la Polynésie française totalise 15 000 km² de récifs et lagons, soit plus d’un quart (26%) de la surface totale des récifs coralliens français. La surface récifale de Polynésie française est quatre fois plus vaste que les terres émergées, qui n’occupent que 3.521 km² de ce territoire grand comme l’Europe.

Constitué à 99,9% d’océan, le territoire est composé de 5 archipels, 118 îles, dont 85 atolls, éparpillés sur 2,5 millions de km² d’océan, au sein d’une zone économique exclusive (ZEE) de plus de 4,5 millions de km² (40% de la surface maritime française).

Les écosystèmes coralliens sont essentiels à la survie de la population polynésienne (280.000 habitants), qui vit quasi-exclusivement en zones côtières. Ils contribuent chaque année à hauteur de 462 millions d’euros à l’économie locale.

La Polynésie est composée d’environ 120 îles, îles hautes volcaniques et îles basses coralliennes (atolls), regroupées en quatre archipels :

• l’archipel de la Société 
dont les îles d’une superficie de 1 600 km², sont divisées en deux groupes : les îles-Du-Vent et les îles Sous-Le Vent.
• l’archipel des Marquises (997 km²), à 1.500 km de Tahiti, regroupe une vingtaine d’îles, îlots et haut-fonds, dont six îles habitées réparties en deux groupes : le groupe septentrional centré autour de la grande île de Nuku Hiva, avec Ua Pou et Ua Uka ; le groupe méridional centré autour de l’île principale de Hiva Oa, Tahuata et Fatu Hiva.
l’archipel des Australes (150 km²) s’étend entre 600 et 1 300 km au Sud de Tahiti. Elles se composent de 5 îles hautes principales : Tubuai, Rurutu, Rimatara, Raivavae et Rapa.
• l’archipel des Tuamotu-Gambier, qui s’étend sur 1.800 km qui se composent d’environ 80 atolls (il en existe 400 dans le monde).

Les îles de la Société ainsi que les Marquises, les Australes et certaines îles des Gambier sont des îles «hautes» d’origine volcanique. Les îles « basses », situées essentiellement dans les archipels des Tuamotu et des Gambier, sont des atolls d’origine corallienne : une étroite couronne de corail, sans relief, entoure plus ou moins complètement un lagon.

CARTOGRAPHIE

habitats-polynesie
Carte des habitats de Polynésie Française - EDS 2020

ECOSYSTÈMES ET BIODIVERSITÉ

ÉCOSYSTÈMES

Dans l’archipel de la Société, tous les types de récifs sont présents : début de construction corallienne sur les îles les plus jeunes (Mehetia), récifs frangeants et récifs barrières plus ou moins développés autour des îles volcaniques (Tahiti, Moorea,…), presqu’atolls (Maupiti – Bora-Bora) et atolls (Tetiaroa).

L’archipel des Tuamotu est formé d’environ 80 atolls de tous types, depuis l’atoll complètement fermé (Taiaro), et même presque comblé (Niau), jusqu’à l’atoll largement ouvert (Fakarava), ainsi qu’un atoll soulevé (Makatea).

Dans l’archipel des Gambier, les îles principales sont bordées de récifs frangeants entourés d’un récif-barrière ; il existe également un petit atoll (Temoe).

L’archipel des Australes comprend 7 îles entourées de récifs frangeants et barrières (sauf l’île de Rapa).

Sur les îles de l’archipel des Marquises, les constructions coralliennes sont peu développées, et seuls existent quelques petits récifs frangeants.
Des bancs coralliens sont également présents (e.g. Ebrill aux Gambier et le récif de Moses aux Australes).

> Rapport herbiers
> Rapport mangroves

BIODIVERSITÉ

La zone de richesse spécifique maximale est située dans l’ouest Pacifique et le sud-est Asiatique, qui constituent la métropole de la province indo-pacifique. Le nombre d’espèces diminue ensuite graduellement vers le Pacifique est, et la Polynésie, située à la limite la plus orientale de cette Province, est relativement pauvre en espèces coralliennes. 

Cependant, l’éclatement de la Polynésie et la grande diversité géographique des archipels polynésiens se traduit par des faunes aux caractéristiques différentes et un endémisme marqué dans les zones éloignées (Marquises, Australes).

Les derniers recensements des connaissances en matière de biodiversité indiquent que la flore compte 316 espèces d’algues, 110 de cyanobactéries et 2 phanérogames. La faune est notamment composée de 192 espèces de Scléractiniaires, 1777 de mollusques, plus de 1000 espèces de crustacés, 309 échinodermes et1190 de poissons.

Plus d’information sur le site de l’INPN – Polynésie française :
> inpn.mnhn.fr/espece/inventaire/I140
> inpn.mnhn.fr/espece/inventaire/I120
> inpn.mnhn.fr/espece/inventaire/I227

Nombre d’espèces marines et niveaux de complétude

LES SERVICES ECOSYSTÉMIQUES

L’ensemble des récifs coralliens de Polynésie Française, contribue chaque année, à hauteur de 460 millions d’euros à l’économie locale. Ce rôle économique majeur montre l’importance de la gestion des milieux naturels marins comme levier du développement économique durable de Polynésie Française. Les populations locales tirent, directement ou indirectement, parti des services fournis par les récifs coralliens. 

Près de 160 millions d’euros par an sont visibles sous forme de flux financiers dans l’économie du territoire (via les valeurs ajoutées des services du tourisme, de la pêche et de la perliculture) tandis que d’autres services, comme la protection contre les inondations côtières, ne sont pas comptabilisés dans les statistiques économiques alors que leur valeur est considérable.

> Voir étude de la valeur économique des services écosystémiques
> Voir la plaquette d’information

GESTION

LES AIRES MARINES PROTÉGÉES

Les atolls de Scilly (10 400 ha) et de Bellinghausen (960 ha) sont des réserves territoriales. Scilly est classé pour la protection des sites de ponte de tortues, le plus grand site de Polynésie.

Moorea, 8 aires marines réparties autour de l’île sont protégées pour un total de 970ha dans le cadre du PGEM. C’est un site RAMSAR

La commune de Fakarava qui compte 7 atolls (Fakarava, Aratika, Niau, Raraka, Toau, Taiaro et Kauehi) est classée Réserve de Biosphère et fait également l’objet d’un PGEM.

Plusieurs îles de l’archipel des Marquises sont protégées depuis 1971 (Eiao, Nuku Hiva, Hatutu, Motu One Motu, Motane). L’archipel sera prochainement proposé pour une inscription sur la liste des sites du Patrimoine mondial de l’UNESCO.

Dans plusieurs îles et atolls existent par ailleurs de zones de gestion des ressources (Rahui)

Espaces naturels protégés

LES RÉSEAUX DE SURVEILLANCE

La Polynésie française compte actuellement 7 réseaux de suivis de l’état de santé des récifs coralliens. Les thématiques et étendues géographiques de ces réseaux sont variées. Certains suivis sont réalisés dans un contexte fondamental sur le très long terme (Polynesia Mana, recrutement corallien, séries de Tiahura), alors que d’autres suivis, plus appliqués, visent à caractériser les impacts de l’homme sur l’environnement récifal (AMP Moorea).

Ainsi, selon les objectifs, la surveillance du milieu peut concerner une partie de lagon ou l’ensemble de la Polynésie, et s’intéresser à des secteurs subissant des perturbations naturelles et/ou anthropiques.

> Les réseaux de suivi en Polynésie française

Réseaux de suivi

PRESSIONS

Pressions en Polynésie Française

ÉTAT DE SANTÉ

Les peuplements des récifs coralliens, en constante évolution, forment une mosaïque spatiale et temporelle, avec des cycles qui, sur la Polynésie, s’étaleraient sur une fréquence de l’ordre de 15 à 20 ans.

> Etat de santé des récifs coralliens 2015 : chapitre Polynésie française

L’hétérogénéité temporelle est marquée par l’impact majeur des évènements (cyclones, blanchissement, infestation d’Acanthaster planci) sur l’évolution des peuplements et par l’hétérogénéité spatiale de ces impacts sur les îles et au sein d’une même île, ainsi que par l’impact des pressions anthropiques : rejets d’eaux usées dans les lagons, remblais, extractions de soupe de corail, sédimentation terrigène liées aux travaux sur les bassins versants, constructions diverses sur les récifs et dans les lagons

Ainsi, depuis 2006, deux évènements naturels ont impacté le recouvrement corallien de certaines iles. Le premier est une infestation d’Acanthaster planci entre 2006 et 2010, le deuxième est le cyclone Oli de janvier 2010. Ces évènements entraînent une chute brutale du recouvrement corallien.

Le suivi des pentes externes sur plus de 10 ans montre que 4 tendances se dessinent pour ce qui concerne le recouvrement en coraux vivants : des variations marquées avec alternance d’augmentation puis de chute brutale du taux de recouvrement, une tendance générale à la hausse, à la baisse ou une stabilité. Les dernières analyses du suivi Polynesia mana montrent que depuis les années 1993-1997, 10 stations sur 14 ont une taux moyen de recouvrement corallien en diminution.