INITIATIVE FRANÇAISE POUR LES RÉCIFS CORALLIENS

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COMITÉ DE MAYOTTE

L’île de Mayotte Mayotte est une île d’origine volcanique située à l’extrême nord du canal de Mozambique, dans l’archipel des Comores, entre Madagascar et la côte est-africaine. Mayotte est un petit archipel de 374 km2 formé de deux îles principales au relief tourmenté et d’une trentaine d’îlots dispersés dans un lagon dont la superficie totale est de 1 500 km2. La Grande-Terre (360 km2) culmine à 660 m d’altitude (mont Bénara), avec des pentes supérieures à 15 degrés observées sur 60 % de sa superficie. La Petite-Terre (14 km2), séparée de la Grande-Terre par un bras de mer de 2 km, est issue d’une phase éruptive plus récente qui présente la particularité de s’être produite au niveau de la barrière de corail qui ceinture le lagon.  Depuis 2011, Mayotte est un département d’outre-mer (DOM).

CARTOGRAPHIE

habitats-mayotte
Carte des habitats de Mayotte - EDS 2020

ECOSYSTÈMES ET BIODIVERSITÉ

ÉCOSYSTÈMES

D’une surface de l’ordre de 1 500 km², le complexe récifo- lagonaire de l’île de Mayotte est le plus vaste de la partie occidentale de l’océan indien (cliquer sur la carte géomorphologique ci-contre). D’une profondeur moyenne de 35 à 40 m (pouvant atteindre plus de 80 m localement), il comprend 3 types de récifs, édifiés par les coraux durs et les algues calcaires, des herbiers et des mangroves.

Les récifs coralliens

La géomorphologie générale du lagon résulte ainsi du travail de la subsidence d’une part, de la croissance récifale d’autre part, ainsi que de l’action des aléas tectoniques et météorologiques (rivières à l’origine de la création des passes récifales) et climatologiques (assèchement du lagon lors de la dernière glaciation il y a environ 20000 ans). L’ensemble des bioconstructions résultant de cette histoire tourmentée forme un complexe récifo-lagonaire d’environ 1500 km2 qui comprend :

  • des récifs frangeants, qui entourent l’ensemble de l’île et des îlots sur près de 195 km de linéaire côtier. Ils s’interrompent parfois à l’embouchure des rivières, en fond de baies, où ils sont remplacés par des fonds sédimentaires, le plus souvent vaseux.
  • un lagon d’une profondeur moyenne de 35 à 40 m avec des karsts anciens, des canyons et des vallées sous-marines entre -60 et -80 m, Les fonds plats ou peu accidentés sont constitués de matériels sédimentaires sablo-vaseux et parsemés de pinacles coralliens.
  • des récifs internes, dont une double barrière interne au sud-ouest de l’île d’une longueur de 18 km, qui s’est formée par une subsidence en deux phases. Ce type de formation récifale est très rare puisqu’il n’existe que quelques double-barrières dans le monde.
  • un récif barrière, long de 140 km et large de 800 à 1500 m. Il présente des zones continues (du Nord-Est au Sud-ouest) entrecoupées de nombreuses passes récifales, dont certaines en voie d’oblitération, et des zones submergées à des profondeurs variables (Grande Passe de l’ouest, Banc de l’Iris et de la Prudente au Nord). L’exposition aux conditions océaniques des différentes zones du lagon est donc variable.


Les mangroves

Les mangroves de Mayotte occupent 26% du linéaire côtier de Mayotte Les 725,16 ha de mangrove (donnée 2017) sont répartis sur plus de 120 sites qui ont peu ou prou été rassemblés en 30 massifs. Ces massifs correspondant à 98,85% de la surface des mangroves. Réparties tout autour de l’île, les mangroves sont remarquablement établies, particulièrement au calme en fond de baie, bénéficiant de la grande taille du lagon et de la protection du récif barrière. Constituées de sept espèces de palétuviers, les formations végétales rencontrées dans la forêt dépendent principalement des temps d’immersion et de la présence d’eau douce (embouchure de rivières). On distingue principalement 4 zones dans la mangrove :
– la mangrove de front de mer,
– la mangrove centrale,
– la mangrove interne,
– le tanne (zone sursalée peu ou pas végétalisée).

D’une superficie de 629.63 ha, on constate depuis une cinquantaine d’années, en lien avec le développement des pressions sur la côte, une diminution de la surface de mangroves d’environ 5% avec une relative stabilité dans le nord et à l’est de l’île et inversement, une évolution nettement régressive au sud et à l’ouest.

Mais la diminution des surfaces n’est que l’une des nombreuses pressions subies par les mangroves à Mayotte. En effet, en lien avec l’urbanisation croissante du littoral, la plupart de ces formations sont aujourd’hui coupées de leur bassin versant et des écosystèmes amonts adjacents, les privant des apports en eaux douces et des alluvions nécessaires à leur bon fonctionnement et les amputant de leur fonction épuratrice, par ailleurs nécessaire à la vie du lagon. A l’autre extrême, on observe certaines mangroves asphyxiées par un excès d’apports alluviaux, comme dans le sud de l’île, où la mangrove a disparu de la baie de Dapani, ensevelie sous le sable issu des padzas, ces formations érodées consécutives à la culture sur brulis.

Les mangroves de Mayotte n’en abritent pas moins d’extraordinaires richesses faunistiques et floristiques, bien qu’encore mal connues. On citera en particulier le Phelsuma robertmertensi, petit reptile endémique semble-t-il réfugié dans la mangrove, ou la surprenante mygale Idioctis intertidalis, qui vit en zone intertidale de certaines mangroves parmi les plus endommagées par la pression urbaine. Les mangroves participent significativement à l’équilibre des systèmes biologique et sédimentaire du littoral du lagon. De par leur rôle utilitaire multiple (lieu de nidification, de nourrissage et de reproduction pour la faune, protection du trait de côte, épuration de la ressource en eau, rétention des sédiments issus de l’érosion terrestre, paysage original…), les mangroves constituent des écosystèmes capitaux pour l’avenir de l’île de Mayotte.

Herbiers

Les herbiers de phanérogames marines de Mayotte présentent une forte biodiversité, avec 10 espèces de phanérogames sur les 19 présentes dans l’outre-mer français. Leur surface est estimée à 760 ha (Loricourt, 2005 ; Gigou et al., 2009). Les herbiers plurispécifiques constituent la source d’alimentation principale des tortues vertes et dugongs et les herbiers monospécifiques constituent également des abris pour de nombreuses espèces de poissons et d’invertébrés (oursins, mollusques, poissons). Deux grands types de formations d’herbiers sont distingués localement : les herbiers intertidaux peu profond (<5m) et les herbiers subtidaux dits profonds et relativement méconnus (10-20m). Les herbiers sont généralement peu denses, probablement en raison du broutage soutenu par les tortues vertes, mais aussi en régression du fait de la diminution des apports de sables coralliens sur les platiers récifaux. Les herbiers mono-spécifiques à Thalassodendron ciliatum ont disparu des platiers du Grand Récif Nord-Est et de la Passe en S, mais les causes de cette disparition sont incertaines. Néanmoins, l’urbanisation croissante de Mayotte et l’agriculture sur des terrains de plus en plus pentus à l’origine de la déforestation, sont responsables de l’envasement du lagon et contribuent à dégrader les milieux où se développent les herbiers.

Les herbiers à phanérogames marines constituent l’alimentation essentielle d’espèces menacées telles que les tortues vertes (Chelonia mydas) et les dugongs (Dugong dugon). Mayotte est la seule collectivité d’Outre-Mer, avec la Nouvelle-Calédonie, où le dugong est présent. 

BIODIVERSITÉ

En l’état actuel des inventaires, on compte 217 espèces de coraux (Scléractiniaires), 27 espèces de coraux mous (Alcyonnaires), près de 800 espèces de poissons, 600 de mollusques, 500 de crustacés.

Les récifs coralliens de Mayotte abritent également une grande biodiversité ichtyologique : un inventaire taxonomique partiel a déjà mis en évidence plus de 760 espèces de poissons. Il est loin d’être terminé car de nombreuses zones ont encore été peu prospectées (grands fonds, mangroves, fonds lagonaires) et les peuplements nocturnes ou de très petite taille peu étudiés.

> Site de l’INPN – Mayotte

D’autres richesses du patrimoine naturel de Mayotte méritent d’être mieux connues, notamment les habitats de substrats meubles, les écosystèmes profonds, les populations d’échinodermes (oursins, holothuries, étoiles de mer) et de mollusques (seiches, poulpes, bénitiers, lambis, nudibranches), ou encore les anémones de mer, éponges et hydraires, dont la diversité est également exceptionnelle dans les eaux mahoraises.

Quarante-trois espèces d’oiseaux ont été recensées dans les mangroves de Mayotte, qui offrent notamment des sites de nidification au crabier blanc, espèce en danger d’extinction, avec moins de 6000 individus recensés dans le monde. La vasière des Badamiers, site inscrit au titre de la convention Ramsar* en 2012, accueille également de nombreux oiseaux migrateurs, principalement limicoles. Les îlots de sable blanc font office de reposoir pour diverses espèces marines, dont d’importantes colonies de sternes de décembre à mai. Mayotte accueille également toute l’année plus de 100 couples de pailles-en-queue qui nichent principalement dans les falaises de Petite-Terre et les îlots.

L’environnement de Mayotte est très propice aux mammifères marins. Vingt-quatre espèces ont ainsi été recensées, soit un quart de la diversité mondiale de mammifères marins : outre le dugong dont il ne reste que quelques individus dans le lagon, on observe à Mayotte ving-et-une espèce de dauphins et trois espèces de baleines, dont la baleine à bosse, présente de juin à octobre pour se reproduire, mettre bas et allaiter son petit, avant de reprendre sa route migratoire vers l’Antarctique. Ces mammifères marins sont très prisés par les « whale-watchers », clients des opérateurs nautiques ou plaisanciers, qui apprécient de les observer, voire de nager à leur côté.

Mayotte est très fréquentée par les tortues marines, en particulier la tortue verte et, dans une moindre mesure, la tortue imbriquée. Ces espèces sont respectivement en danger et en grand danger de disparition à l’échelle mondiale, ce qui confère à Mayotte une grande responsabilité en termes de protection de ces espèces. La principale menace pour les tortues à Mayotte réside dans le braconnage.

Trente-neuf espèces de requins et raies sont aussi présentes à Mayotte, parmi lesquelles la majestueuse raie manta.

Nombre d’espèces marines et niveaux de complétude

LES SERVICES ECOSYSTÉMIQUES

Les récifs coralliens de Mayotte (342 km2), les herbiers marins (7,6 km2) et les mangroves (8,5 km2) fournissent d’importants services écosystémiques, dont les plus importants sont la protection du littoral, la production de biomasse de poisson, la séquestration du carbone et la purification de l’eau. La valeur annuelle estimée de ces services s’élève à 124 millions d’euros (Trégarot, 2017). Il s’agirait de 162 millions d’euros si les écosystèmes étaient en parfait état.

L’article montre que la préservation des écosystèmes côtiers est essentielle d’un point de vue économique. La quantité et la qualité de ces services diminuent régulièrement depuis plusieurs années et devraient continuer à le faire si aucune mesure n’est prise pour contenir les pressions anthropiques. La couverture corallienne des récifs frangeants et de la barrière de corail a donc diminué, respectivement, de 60% en 15 ans et de 15% en 8 ans. Le front pionnier de Sonneratia pour les mangroves a diminué de 13% en 6 ans et, pour les herbiers, la qualité de l’eau suggère un état dégradé.

GESTION

LES AIRES MARINES PROTÉGÉES

Mayotte compte deux AMP :
 Le parc naturel marin de Mayotte qui couvre l’ensemble de la zone économique exclusive 
• La réserve naturelle nationale de l’îlot M’Bouzi.

Par ailleurs, 36 îlots ont été affectés au Conservatoire depuis le 12 mars 2009. Et la Vasière des Badamiers est un site RAMSAR (Convention sur les zones humides d’importance internationale).

Parc naturel marin de Mayotte
Le Parc naturel marin de Mayotte a été créé par décret le 18 janvier 2010. C’est le premier parc naturel marin créé en outre-mer. Il couvre l’ensemble de la zone économique exclusive (68 381 km²) et à ce titre constitue la plus grande aire marine protégée française. Côté terrestre, le Parc s’étend jusqu’au « haut de l’estran correspondant à la limite du domaine public maritime». Les moyens humains, techniques et financiers du Parc naturel marin de Mayotte proviennent de l’Agence française de la biodiversité, tandis que l’organe décisionnel du Parc, le conseil de gestion, est composé de 41 membres représentatifs des usagers du milieu marin. Les orientations de gestion constituent le cadre dans lequel l’action du Parc naturel marin de Mayotte se déploie. Nées de la concertation, sept orientations ont été fixées par le décret de création et concernent les thématiques suivantes : connaissance et préservation du patrimoine naturel ; qualité de l’eau, tourisme et loisirs, culture et traditions, pêche et aquaculture, sensibilisation. Les orientations de gestion sont déclinées en plans d’actions annuels ou pluri-annuels mis en œuvre par l’équipe technique du Parc et ses partenaires.
http://www.aires-marines.fr/L-Agence/Organisation/Parcs-naturels-marins/mayotte

Réserve naturelle nationale de l’îlot M’Bouzi
La RNN de M’Bouzi a été créée en 2007. Outre la partie terrestre, la réserve protège 80 ha de zones marines récifales entourant l’îlot. La gestion est assurée par les Naturalistes de Mayotte. Le plan de gestion 2013-2017 vient d’être élaboré.
http://www.naturalistesmayotte.fr/la-réserve-naturelle/

Espaces naturels protégés

LES RÉSEAUX DE SURVEILLANCE

Le réseau de surveillance des récifs coralliens de Mayotte a été mis en place suite au blanchissement majeur des coraux en 1998. La surveillance des récifs est assurée via un réseau de stations de suivi qui sont régulièrement expertisées dans le cadre de différents programmes actuellement en cours.

• Le suivi des fronts des récifs frangeants,
• Le suivi des stations sentinelles de l’ORC
• Le suivi des récifs barrière et internes
• Le suivi Reef Chec
• Le suivi de la Passe en S
• Le suivi de l’îlot Mbouzi

Au total, le réseau de stations régulièrement suivies pour caractériser l’état de santé des récifs de l’île comporte 204 stations. Parallèlement à ces suivis réguliers, des études thématiques plus ponctuelles viennent enrichir la connaissance de l’état de santé des récifs coralliens de Mayotte. Il convient également de signaler l’existence d’un suivi du risque ciguatérique, en lien avec l’augmentation du risque suite à la dégradation constatée des habitats.

En parallèle, le développement du réseau de stations DCE de suivi des herbiers est en cours de définition.

Le suivi des fronts des récifs frangeants.

Les récifs frangeants sont les plus exposés aux impacts anthropiques venant des terres émergées, et représentent donc un indicateur intéressant de la réponse des communautés biologiques à ces stress environnementaux. Ce suivi qui a été initié en 1989 permet d’avoir une vision de leur évolution spatiale depuis plus de 25 ans (1989, 1997, 2004, 2012). Il représente en ce sens un élément précieux de la surveillance des récifs de l’île. La méthodologie employée consiste à parcourir tous les 7 ans l’ensemble des fronts récifaux frangeants de l’île et à y relever, tous les 20 à 30 m, les taux de recouvrement du substrat par les coraux durs et mous, les espèces de coraux prédominantes, et les autres informations d’ordre biologique ou géomorphologique pouvant traduire des conditions       environnementales.      L’acquisition systématique de clichés photographiques géoréférencés des fonds permet d’effectuer a posteriori une analyse des communautés benthiques dominantes.

Le suivi des stations sentinelles de l’ORC.

25 stations réparties sur 9 sites sont surveillées depuis la mise en place du réseau en 1998. Un suivi des peuplements benthiques et ichtyologiques est réalisé selon les méthodes standardisées du GCRMN et fait intervenir un haut niveau d’expertise. Il est pratiqué tous les ans sur 3 sites de références et de façon moins régulière sur les 6 autres sites.

Le suivi des récifs barrière et internes.

Ce suivi à grande échelle a été mis en place en 2005. La méthode consiste à expertiser des quadrats de 25 m2 (5m*5m) le long d’un transect de 25 m de long, soit un total de 10 quadrats (250 m2) par station. Dans chaque quadrat, une estimation visuelle du recouvrement par les différents substrats biotiques (formes coralliennes et algales) et abiotiques est réalisée. Lors de la dernière campagne de 2013, 145 stations ont ainsi pu être expertisées sur l’ensemble de l’île.

Le suivi Reef Check.

Mis en place dès 2002 à Mayotte, ce suivi annuel utilise une méthodologie simplifiée accessible aux non-professionnels et standardisée au niveau mondial. 16 stations de suivi sont réparties sur les 3 types de récif présents à Mayotte.

Le suivi de la Passe en S ou Passe de Longogori.

Il s’agit d’un suivi initié en 1995 et dont l’objectif est d’appréhender l’effet du statut de protection de l’aire marine protégée de la Passe en S sur les peuplements ichtyologiques. Il a été choisi d’adopter le principe de la méthode de suivi BACIPS (Before After Control Impact Paired Series), qui repose sur la surveillance en parallèle de deux zones (la Passe en S et la Passe de Bandrélé), avant et après la mise en réserve de l’une des deux, et l’observation de l’évolution temporelle des descripteurs retenus. Deux campagnes ont été réalisées à ce jour, en 1995 et 2009, au cours desquelles 10 stations ont été suivies.

Le suivi de l’îlot Mbouzi.

Ce suivi a été mis en place en 2010 afin de surveiller l’évolution des récifs coralliens situés dans le périmètre de la réserve naturelle nationale de l’îlot Mbouzi. Les peuplements de coraux et de poissons sont ainsi suivis tous les 2 ans sur 8 stations réparties autour de l’îlot.

Herbiers


Du fait de la définition en 2011 de Mayotte en tant que département et région d’Outre-mer, la mise en place locale de la Directive Cadre sur l’Eau est récente. Le développement du réseau de stations DCE de suivi des herbiers est en cours de définition et sera mis en place de manière simultanée avec celui du Parc naturel marin de Mayotte, probablement sur les herbiers intertidaux peu profonds plurispécifiques dominés par Halodule uninervis, Syrindodium isoetifolium, Halophila sp. et Thalassia hemprichii. Dans ce cadre et dans un souci d’harmonisation, un groupe de travail « Eaux Littorales », financé par l’Office National de l’Eau et des Milieux Aquatiques et piloté par le Parc, a été mis en place à la fin de l’année 2012. Le démarrage de ces programmes permettra aux herbiers de Mayotte d’être suivis pour la première fois de manière pérenne, car si le suivi d’une station SeagrassNet avait été initié en 2009 au nord-est de l’île sous l’impulsion de la DAF, il s’était arrêté au bout de 2 ans.

Réseaux de suivi

PRESSIONS

Plan d'occupation des sols
Pressions sur les bassins versants

ÉTAT DE SANTÉ

Les données récoltées dans le cadre des différents suivis de l’état de santé des récifs de Mayotte (source rapport 2015 ci-dessous) témoignent d’une évolution qui est globalement marquée par une tendance à la dégradation des peuplements. en termes de recouvrement corallien et de composition des peuplements (évolution régressive). Cette tendance reflète la réponse des communautés benthiques aux stress chroniques liés à une dégradation de la qualité de l’eau et/ou aux phénomènes ponctuels déstructurants tels que les épisodes de blanchissement corallien massifs (1983. 1998. 2010).
> Lien vers l’état de santé 2015 de Mayotte

Un bilan complet de l’évolution de l’état de santé sur la période 1989-2012 faisait ressortir cinq éléments-clés :

• de fortes variations de l’état de santé des récifs selon leur emplacement autour de l’île, 
• une meilleure résistance des récifs de Grande Terre au blanchissement corallien de 2010 que ceux des récifs d’îlots,
• une tendance évolutive de la couverture corallienne et régulière : forte diminution entre 1989 et 2004, puis nette augmentation depuis 2004,
• une augmentation de la couverture corallienne globale depuis 2004, potentiellement liée à une modification structurelle des communautés coralliennes en faveur des espèces opportunistes et robustes, favorisées par les conditions environnementales contraignantes (augmentation des pressions humaines, augmentation de la température…),
• une perte de diversité biologique liée à l’homogénéisation structurelle des récifs susceptibles d’affecter l’ensemble de l’écosystème récifal.