INITIATIVE FRANÇAISE POUR LES RÉCIFS CORALLIENS

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COMITÉ DE LA RÉUNION

La Réunion est un département d’outre-mer (DOM) et une région d’outre-mer (ROM).Île de l’Océan indien située dans l’archipel des Mascareignes, elle se situe à environ 700 km de Madagascar et 200 km de l’Île Maurice.
Le récif corallien se situe à l’ouest de l’île où il forme une ceinture discontinue d’une longueur totale de 25km et une surface récifo-lagonaire de moins de 20 km². C’est un récif jeune. Il n’y a pas de mangroves et les herbiers de phanérogames sont rares.

CARTOGRAPHIE

habitats-reunion
Carte des habitats de La Réunion - EDS 2020

ECOSYSTÈMES ET BIODIVERSITÉ

ÉCOSYSTÈMES

Les récifs sont considérés comme des écosystèmes juvéniles, d’une faible extension vers le large mais également au-dessus du socle rocheux, qui se partagent entre :
• récifs frangeants qui s’étendent directement le long de la côte ;
• plate-formes récifales : platier étroit directement accolé à la côte ;
• récifs embryonnaires : début de colonisation du substrat volcanique par les coraux.

Dans la zone sud-est, les roches basaltiques peuvent présenter des recouvrements coralliens supérieurs à certains récifs de la côte ouest. Les formations coralliennes à la Réunion peuvent être divisées en 4 unités géographiques :

• L’unité de Saint-Gilles-La Saline, la plus grande, formée par les plates-formes récifales du Cap Homard, Cap Champagne, de Grand-Fond et de la Souris Chaude et du récif frangeant de Saint-Gilles/La Saline.
• L’unité de Saint-Leu, formée par les plates-formes récifales de la Pointe des Châteaux, de la Chaloupe, de la Fontaine et de la Pointe au Sel, et du récif frangeant de Saint-Leu ville.
• Le récif frangeant de l’Etang-Salé.
• L’unité de Saint-Pierre,
 formée par les plates-formes récifales de Grand-Bois et de Grande Anse, et des récifs frangeants de Saint-Pierre et de Terre Sainte.

Depuis le large vers la plage se succèdent différents biotopes :
• la pente externe constitue la zone de croissance du récif vers le large. C’est sur cette zone que se pratiquent la plongée et la pêche sous-marines ainsi que la pêche professionnelle. Elle comprend la dalle corallienne de l’horizon profond (25-50m), recouverte d’une faible épaisseur d’algues et de divers invertébrés sessiles (Hydraires, Bryozoaires, Eponges), une zone mixte entre 20 et 25m, et la zone à éperons et sillons (0-20m), qui demeure la zone la plus riche, notamment en madréporaires et en poissons ;
• le platier débute par la zone frontale sur laquelle se brisent les vagues, essentiellement constituée d’Algues calcaires encroûtantes et d’un hydrocoralliaire (Millepora platyphylla), les platiers (interne et externe), où la diversité en coraux et poissons est très forte, et le platier nécrosé ;
• puis vers l’arrière-récif, la dépression post-récifale, de quelques mètres à 200 ou 300m (La Saline), très peu profonde (1m à 1,5m en moyenne).

Les écosystèmes marins associés aux récifs coralliens sont peu développés, les herbiers de phanérogames étant rares et monospécifiques (Syringodium isoetifolium) et la mangrove absente. En revanche, le littoral de l’île offre une succession de biotopes rocheux et sableux, dont les biocénoses marines sont encore mal connues.

Les facteurs océanographiques sont caractérisés par des marées de type semi-diurne et de faible amplitude (de 0,1 à 0,9 m). Les marnages sont donc très faibles et les phénomènes de marée sont fréquemment masqués par l’effet des facteurs météorologiques (direction et intensité du vent, état de la mer, pression atmosphérique). Généralement, durant les basses mers des vives eaux, le platier récifal ne découvre que sur une vingtaine de centimètres pendant environ une heure. Les platiers récifaux de la Réunion ne sont donc que très peu soumis à l’exondation prolongée et à la dessiccation.

En revanche, l’incidence des houles, et notamment des houles australes qui peuvent se manifester tout au long de l’année y est prépondérante. Ces dernières prennent naissance dans les parages de l’île Marion, à plus de 3000 km au sud-ouest de l’archipel des Mascareignes, à l’occasion de la formation de dépressions polaires. Elles viennent toucher les côtes de la Réunion deux ou trois jours après leur formation. Lorsque la tempête est suffisamment longue et forte, la houle qui en résulte est énorme, et le déferlement devient extrêmement violent sur les récifs coralliens. Les houles australes, comme les houles cycloniques qui s’observent durant la saison chaude, jouent un rôle majeur dans l’évolution des formes du littoral.

Les phénomènes cycloniques et le blanchissement corallien constituent les facteurs naturels qui affectent le plus les récifs, surtout lorsque ceux-ci sont soumis par ailleurs à des pollutions diffuses et/ou chroniques entraînant maladies ou développement algal.

BIODIVERSITÉ

Le bilan des connaissances sur la biodiversité des récifs coralliens à la Réunion fait état d’environ 2832 espèces. Ce chiffre masque cependant une grande disparité de connaissance entre les différents groupes taxinomiques et entre les unités récifales. L’aspect fragmentaire des informations laisse à penser que la biodiversité pourrait être bien plus élevée.

Les dernières données issues de l’INPN font état, entre autres, de 250 espèces d’algues, 1955 espèces de mollusques, 1064 espèces de poissons.

> En savoir plus : http://inpn.mnhn.fr/collTerr/outreMer/choix/974

Nombre d’espèces marines et niveaux de complétude

LES SERVICES ECOSYSTÉMIQUES

Les lagons et récifs de La Réunion contribuent chaque année à hauteur de 49 millions d’euros à l’économie locale. Ce rôle met en évidence l’importance de la gestion des milieux naturels marins comme un outil de développement économique durable de La Réunion.

Chaque  année,  la  valeur  ajoutée  du tourisme et de la pêche liés à ces écosystèmes  produit  près  de  37  millions d’euros  directement  visibles  dans l’économie locale. Les  services  de  protection  contre  les inondations  et  l’érosion  côtière  permettent l’économie théorique d’environ 12 millions d’euros chaque année. Au  total,  1 500  entreprises  et  4 000 emplois dépendent, à différents degrés, des  services  écosystémiques  fournis par les récifs coralliens et écosystèmes associés de La Réunion.

> Lien vers l’étude de la valeur économique des services écosystémiques de La Réunion
> Lien vers la plaquette d’information

GESTION

LES AIRES MARINES PROTÉGÉES

Les récifs coralliens de la Réunion sont protégés par des réglementations locales depuis 1976. Le Parc marin de la Réunion, association dédiée à la gestion des récifs est créée en 1997. 

A sa suite, la Réserve Naturelle Marine est créée en 2007. Elle s’étend sur 40 km de côtes, du Cap La Houssaye à Saint-Paul, à la Roche aux oiseaux à l’Étang Salé. La réserve a une surface de 35 km² et s’articule autour de trois types de zones : périmètre général, protection renforcée (45%) et protection intégrale (5%). Ces zones-sanctuaires, dites de niveau 3 sont au nombre de 5 au large de l’Etang-Salé, de St Leu, de l’Hermitage, de la Saline et de la Pointe des Château.
> Plus d’infos sur la Réserve Marine de La Réunion

Espaces naturels protégés

LES RÉSEAUX DE SURVEILLANCE

Face à la progression mondiale de la dégradation des récifs, constatée à la Réunion depuis la fin des années 1980, et suite à l’épisode de blanchissement corallien global de 1998, une initiative du Programme Régional pour l’Environnement de la Commission de l’Océan Indien (PRE/COI) a permis la mise en place d’un « Réseau Récif » destiné à assurer un suivi de l’état de santé des récifs coralliens dans les îles membres de la COI : la république des Comores, la république de Maurice, la république des Seychelles, Madagascar et la France/Réunion. Ce réseau régional a été officiellement reconnu en 1999 comme «noeud régional du GCRMN » (Global Coral Reef Monitoring Network) pour la région sud-ouest de l’océan indien.

Parallèlement, la problématique de suivi de l’état de santé des récifs à la Réunion a permis de structurer un «Réseau Récif» local, regroupant les collectivités locales, l’Etat, les scientifiques et les associations. Différents systèmes de suivi de l’état de santé des récifs coralliens, reposant tous sur une approche de type stationnel (mise en place de stations pérennes) se sont donc progressivement mis en place. Plusieurs programmes de suivi cohabitent actuellement à la Réunion.

Face à la progression mondiale de la dégradation des récifs, constatée à la Réunion depuis la fin des années 1980, et suite à l’épisode de blanchissement corallien global de 1998, une initiative du Programme Régional pour l’Environnement de la Commission de l’Océan Indien (PRE/COI) a permis la mise en place d’un « Réseau Récif » destiné à assurer un suivi de l’état de santé des récifs coralliens dans les îles membres de la COI : la république des Comores, la république de Maurice, la république des Seychelles, Madagascar et la France/Réunion. Ce réseau régional a été officiellement reconnu en 1999 comme «noeud régional du GCRMN » (Global Coral Reef Monitoring Network) pour la région sud-ouest de l’océan indien.

Parallèlement, la problématique de suivi de l’état de santé des récifs à la Réunion a permis de structurer un «Réseau Récif» local, regroupant les collectivités locales, l’Etat, les scientifiques et les associations. Différents systèmes de suivi de l’état de santé des récifs coralliens, reposant tous sur une approche de type stationnel (mise en place de stations pérennes) se sont donc progressivement mis en place. Plusieurs programmes de suivi cohabitent actuellement à la Réunion.

Le suivi GCRMN

Ce programme de suivi, initié localement en 1998, comporte actuellement 14 stations (7 de platier et 7 de pente externe) qui ont été positionnées sur les 4 principaux édifices récifaux de La Réunion. Parmi ces stations, 10 se situent dans le périmètre de la Réserve naturelle marine de la Réunion (RNMR) (secteurs de Saint-Gilles, Saint-Leu et Etang-Salé) et 4 hors périmètre de la RNMR (secteur de Saint-Pierre). Le suivi, qui est réalisé tous les ans depuis 1998, se base sur l’analyse de l’évolution spatiale et temporelle des 3 peuplements suivants : ichtyologique, benthique sessile et benthique vagile. Les méthodes d’échantillonnage utilisées pour relever les données sont les Line transect pour le peuplement benthique sessile (3*20m), et les Belt transect pour les peuplements ichtyologiques (3*250mZ) et les peuplements benthiques vagiles (3*100mZ).

Le suivi DCE

Dans le cadre de la Directive Cadre sur l’Eau, une caractérisation régulière de l’état de santé des récifs réunionnais doit être mise en oeuvre afin de s’assurer du bon état et du bon fonctionnement écologique des écosystèmes côtiers et récifaux. Au regard des objectifs de la DCE, une première campagne visant à qualifier et quantifier les peuplements benthiques des pentes externes des récifs de la Réunion a ainsi été réalisée sur 64 stations en 2009. Sur la base des résultats de cette étude initiale, un suivi pérenne a été lancé sur 7 stations de pente externe, dont le point 0 a été réalisé en 2015. Les paramètres étudiés concernent à la fois des paramètres biotiques (coraux et algues) et abiotiques (substrat).

Le suivi Réserve

La Réserve naturelle marine de la Réunion a été créée en 2OO7. Un suivi de l’efficacité des mesures de gestion a été lancé en parallèle. L’approche BACIPS (Before After Control Impact Paired Series), qui consiste en un suivi pluriannuel, avant et après la mise en place d’une protection effective, sur différents sites de différents niveaux de protection, a été privilégiée. Le diagnostic initial (Point 0) a été réalisé en 2006 et le Point 1 a été lancé en 2013, soit un pas de temps de 7 ans entre les 2 campagnes. Le suivi comporte actuellement 16 stations qui ont été réparties équitablement entre le platier et la pente externe et entre les 3 différents niveaux de protections de l’AMP, sur lesquelles les peuplements de poissons et d’invertébrés sont recensés lors de chaque campagne.

Le suivi Reef Check

A la Réunion, le suivi Reef Check a été mis en place en 2003, avec l’installation de 3 stations. Ce suivi scientifique simplifié, qui possède localement une vocation de sensibilisation, est régulièrement réalisé par des surfeurs, plongeurs, scolaires et associations de protection de l’environnement. Le réseau Reef Check Réunion est, depuis, en développement et les dernières stations créées en 2O12 portent à 21 le nombre de stations suivies annuellement.
En savoir plus sur le site de reef check

Le suivi « Sentinelles du Récif »

Les objectifs globaux du projet sont de structurer et d’animer un réseau d’observateurs bénévoles sur le périmètre de la RNMR, afin de (i) sensibiliser les usagers pour une meilleure appropriation de la réserve, et (ii) collecter des informations sur l’état de santé du récif et les évènements exceptionnels qui peuvent affecter (de façon positive ou négative) les récifs réunionnais. L’intérêt de ce deuxième point réside dans l’importante couverture spatiale et dans la forte fréquence des observations qui seront faites par le réseau. En termes de collecte des données, 2 niveaux d’observation sont proposés, avec pour chacun, une fiche à remplir :

  • Les évènements exceptionnels : observation fortuite d’un phénomène « exceptionnel » : pullulation d’une espèce, pollution, recrutement massif de juvéniles, maladies, mortalité de poissons. etc. Ces évènements peuvent être positifs ou négatifs pour la santé du récif.
  • L’évaluation rapide du milieu par le biais d’un parcours aléatoire, pratiquée par des observateurs formés et lors de plongées dédiées au relevé d’informations sur un temps déterminé.
Réseaux de suivi

PRESSIONS

Plan d'occupation des sols
Pressions sur les bassins versants

ÉTAT DE SANTÉ

Le récif corallien de la Réunion subi depuis de nombreuses années de fortes pressions anthropiques en raison de son étroitesse et de sa situation géographique. 

> Lien vers le rapport d’état de santé des récifs de La Réunion